Skydrive: Suzuki s’est officiellement retiré des Grands Prix à la fin de la saison 2022. Dans un communiqué publié à l’époque, le président de la société, Toshihiro Suzuki, a expliqué que l’élimination de l’équipe d’usine de MotoGP permettait à la marque de “réaffecter des ressources à d’autres initiatives en faveur du développement durable”. Apparemment, cette réorientation vers le développement durable inclut la production de “voitures volantes” avec la start-up japonaise SkyDrive.
Suzuki a conclu un premier partenariat avec SkyDrive en mars 2022. La collaboration s’est étendue au-delà des investissements, la société Hamamatsu contribuant au développement de la technologie de la startup. Suzuki ira encore plus loin dans le cadre du dernier accord, en soutenant la première série de production de l’avion électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) de SkyDrive.
Communément appelés “voitures volantes”, les véhicules eVTOL fonctionnent principalement comme des taxis aériens personnels, opérant à des altitudes plus basses dans les zones urbaines et sub-urbaines. À ce titre, de nombreux partisans de la mobilité aérienne urbaine (UAM) considèrent ces aéronefs alimentés par batterie comme des alternatives plus silencieuses, plus propres et moins chères que les hélicoptères.
SkyDrive a effectué les premiers vols habités de son prototype SD-03 en 2020. Le concept SD-05 de l’entreprise a été présenté moins de deux ans plus tard, ajoutant des aménagements pour les passagers à la conception. Le dernier eVTOL de SkyDrive ne se contente pas d’actualiser les spécifications techniques du modèle, il offre également de la place pour trois occupants.
Pour commercialiser la “voiture volante”, SkyDrive commencera à produire dans l’usine de la préfecture de Shizuoka de Suzuki au printemps 2024. Suzuki aidera à “sécuriser les ressources humaines” et les préparatifs de fabrication, bien que les deux entités continuent d’élaborer les termes et conditions officiels.
La startup espère organiser les premiers vols de l’avion à trois places lors de l’Expo 2025 à Osaka, au Japon. Après ce lancement très médiatisé, SkyDrive cherchera à obtenir une certification de type – y compris l’autorisation de la Federal Aviation Administration (FAA) aux États-Unis – avant de passer à la production de masse et aux livraisons.
L’implication de Suzuki peut légitimer les plans ambitieux de SkyDrive, mais l’annonce soulève des questions quant à l’orientation de Suzuki. Selon le président de la société, Toshihiro Suzuki, le projet “contribuera à la réalisation d’un monde où les gens utilisent le ciel pour leurs déplacements quotidiens”. Aux États-Unis, la FAA travaille actuellement à l’élaboration de nouvelles réglementations pour la certification des pilotes et de règles régissant les nouveaux types d’aéronefs en cours de développement. Compte tenu des coûts et des obstacles, il est difficile d’imaginer que ces “transports quotidiens” seront, dans un avenir proche, autre chose qu’une alternative plus silencieuse et peut-être plus efficace aux hélicoptères en tant que services de taxi aérien pour les personnes fortunées.