Moto Morini Seiemmezzo STR Simple et direct

La Morini Seiemmezzo est franc, sobre, spontané, avec des lignes simples et claires. Rien à cacher, tout est à la vue de tous. Cette Moto Morini Siemmezzo STR se montre telle qu’elle est dès le premier instant, sans aucune ombre. Elle est accessible à tous, surtout dans cette version 35 kW, destinée aux détenteurs du permis A2.

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Selon toute vraisemblance, ce modèle Seiemmezzo part d’un engagement ferme et résolu en faveur de l’intégrité. D’où son approche initiale claire, sa franchise simple, en un mot, son honnêteté. Cette Morini fonde son honnêteté sur une approche très similaire à celle de sa sœur Seiemmezzo SCR, en proposant une moto essentielle, au design classique et à l’esprit plus proche du classicisme analogique que du panorama numérique omniprésent.

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Cela signifie que la STR partage également cette position qui vise l’essentiel. Une mécanique simple, une partie cycle qui respecte des fondamentaux bien pensés et, bien sûr, une image – made in Italy – sympathique et attrayante. Comme nous l’avons déjà souligné dans le cas du SCR, un produit avec la philosophie de l’ancienne école mais avec les manières d’aujourd’hui.

Le résultat est un vélo pratique, amusant et beau. Une combinaison que de nombreux conducteurs novices et certains vétérans chevronnés peuvent trouver très attrayante.

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La Moto Morini Seiemmezzo STR est née en même temps que la version scrambler, dans la foulée du succès remporté par le premier modèle – X-Cape – dans cette nouvelle étape de l’entreprise italienne.

D’une certaine manière, cette Seiemmezzo est un retour aux sources, un clin d’œil à la 125 2 temps de 1946 qui a été le premier pas dans la motorisation d’après-guerre pour beaucoup d’Italiens. Et comme nous l’avons dit, la firme n’a pas voulu compliquer les choses, elle propose une naked bike purement asphaltée qui partage de nombreux composants utilisés sur sa sœur SCR.

Cœur partagé pour cette Morini Seiemmezzo

Au cœur de ce modèle se trouve le même bicylindre qui équipe le trail X-Cape et le scrambler Seiemmezzo. Il s’agit d’un quatre-temps à double arbre à cames en tête et 8 soupapes qui offre une réponse linéaire, douce et progressive, avec des changements de vitesse bien étagés et précis.

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Son comportement est très similaire (voire identique) à celui du SCR et, à l’exception d’une légère brusquerie initiale, il pousse progressivement, avec une zone où il est particulièrement brillant entre 3 000 et 6 000 tr/min. Une fois cette barrière franchie, le bicylindre ne s’essouffle pas, mais il ne montre pas non plus une capacité excessive à s’étirer davantage ou à tenir en surrégime. C’est un moteur silencieux avec une touche de génie à mi-régime.

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Pour ce qui est du châssis, c’est la même chose. Cadre tubulaire en acier, fourche Kayaba inversée de 43 mm, bras oscillant à double triangulation en aluminium avec amortisseur en aluminium, freins Brembo avec ABS et enfin, seule grande différence, les roues. Dans le cas de notre naked, purement asphalte, elle préfère opter pour des jantes en alliage et des pneus Pirelli Angel GT au détriment des jantes à crampons mixtes Pirelli MT60RS. La STR n’abandonne cependant pas les jantes de 18″ à l’avant et de 17″ à l’arrière utilisées sur sa sœur plus campagnarde.

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Notre Seiemmezzo est un morceau de pain. Il se laisse aimer dès le premier instant. Dans sa simplicité, il vous accueille de façon naturelle grâce à une selle monobloc qui s’élève à peine à 810 mm du sol et vous permet d’atteindre l’asphalte, avec les deux extrémités, sans aucune difficulté. Le guidon conique est large et placé à un niveau qui le rend facile à atteindre pour toutes les tailles. De même, les repose-pieds ne sont pas trop hauts, mais ils permettent une position de conduite détendue, formant un triangle très confortable avec les composants susmentionnés.

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Il n’y a pas grand-chose à dire sur l’habillement de cette Morini, car sa tenue, comme celle d’une bonne naked bike, est réduite au minimum. Sa décoration est centrée sur le réservoir de 16 litres, qui se décline en nuances de rouge, de blanc ou de gris, parsemé des logos de la marque, du modèle et de la cylindrée, que l’on peut voir sur les petites plaques latérales sous la forme d’une fraction, 6½. Son phare rond et le feu arrière fin, ainsi que les clignotants, utilisent la technologie LED, tandis que le combiné d’instruments prend la forme d’un écran couleur TFT de 5 pouces.

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Il contient toutes les informations nécessaires et est clair à lire si la lumière ne tombe pas trop dessus. Dans le cas contraire, la lecture est quelque peu brouillée. En outre, il fournit des informations sur la pression des pneus, ce qui n’est jamais une mauvaise chose.

Avec ses dimensions compactes, ce Morini est un excellent véhicule de ville. Avec un peu plus de 200 kilos, elle se déplace avec une relative aisance et son angle de braquage lui permet de négocier sans problème les situations délicates. De plus, contrairement à la version SCR, ce naked est capable de se faufiler entre les voitures sans que le guidon ne le gêne. Un bon choix pour un usage quotidien.

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Avant de poursuivre, rappelons qu’il s’agit de la version “raccourcie” du Seiemmmezzo STR,
le modèle que la marque a mis à la disposition des détenteurs du permis A2.
Nous prenons donc la route avec une machine qui réduit sa puissance de 61 ch d’origine à 48 ch comme l’exige le règlement.

En réalité, il semble que l’histoire se répète. En d’autres occasions, nous avons testé des modèles de 35 kW et, comme il est logique, sur des trajets urbains, la réduction n’est pas perceptible, mais ce qui est curieux, c’est que, lorsque nous sortons sur la route, elle n’est perceptible que si le trajet est très rapide.

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Et notre Morini ne fait pas exception. Sur les routes de montagne sinueuses, la Seiemmezzo tire à mi-régime et accélère très bien entre les virages, avec une perte à peine perceptible d’environ 12 ch. Il en va tout autrement lorsque la piste typique, ouverte, rapide et sinueuse s’ouvre devant nous. Dans ce cas, on ressent une légère baisse de régime qui nous laisse un peu sur notre faim.

Malgré cela, la naked bike se déplace avec aisance et agilité, changeant d’appui sans trop d’effort et seuls quelques repose-pieds trop bas finissent par frotter trop tôt et couper une progression qui pourrait aller un peu plus loin en raison de son châssis et de ses suspensions.

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Le comportement de la suspension est un peu particulier. À basse vitesse, la fourche a un premier tiers très mou, ce qui se traduit par une légère rugosité, tandis que l’amortisseur est un peu sec. À mesure que la vitesse augmente, ces aspérités s’atténuent et le réglage fonctionne un peu mieux.

Une tranquillité d’esprit totale

Le freinage est très utile dans les virages. La puissance est là et peut être dosée sans problème. Les leviers de frein et d’embrayage sont d’ailleurs tous deux réglables. L’ABS contribue également à l’équilibre général et n’est pas présent s’il n’est pas strictement nécessaire. Très bon à cet égard.

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Sur les autoroutes et les routes à chaussées séparées, la Seiemmezzo STR souffre de son manque de protection aérodynamique comme n’importe quelle autre moto nue, mais c’est là que la résistance entre en jeu et qu’il suffit de contrôler le degré de torsion de la poignée droite. La moto est confortable, stable et sa mécanique vibre à peine. Et ce, quel que soit le nombre de kilomètres parcourus. Bien sûr, si vous vous lancez, vous vous heurterez rapidement au mur des limitations, mais ne vous inquiétez pas, une fois la période de deux ans écoulée, vous pourrez passer le permis A et retrouver les 61 ch d’origine de la moto.

On pourrait dire que le STR est le revers de la médaille du Seiemmezzo SCR. Ce dernier permet de flirter occasionnellement avec un terrain non pavé, tandis que le protagoniste d’aujourd’hui embrasse les surfaces goudronnées sans exception.

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Tous deux partagent la plupart des mêmes composants, mais des philosophies presque opposées, et pourtant, leur principe d’humilité est la marque de fabrique de cette nouvelle génération de modèles Moto Morini. Des machines à la saveur classique, loin des excès technologiques si courants aujourd’hui.

Si vous disposez de 7 290 euros, que vous pouvez vous passer d’un IMU à six axes et que vous venez de commencer votre A2, le Seiemmezzo STR vous attend à bras ouverts. Il ne vous trompera pas.

Ce que nous avons le plus aimé et ce que nous avons le moins aimé.

Solo+

Maniable et agile, le Morini bénéficie d’un moteur agréablement linéaire. Les suspensions et les freins fonctionnent plutôt bien

Solo-

Le tableau de bord est un peu difficile à lire si la lumière l’atteint directement et les repose-pieds sont si bas que l’on peut facilement les frôler si l’on ne s’applique pas dans les virages.